Roberto ZuccoAvignon 2025
Une nuit, Roberto Zucco s’évade de la prison dans laquelle il a été incarcéré pour le meurtre de son père.
Il va alors mener une cavale délirante où il y fera plusieurs rencontres, toutes illustratrices de la quête d’identité de l’Homme.
Alors qu’il est sans cesse traqué par les inspecteurs, son visage d’ange ne fera qu’intriguer :
Comment un garçon si beau peut-il agir ainsi?
Inspiré du véritable fait divers, Roberto Zucco parle de la violence qui dort en chacun de nous et questionne notre propre rapport à celle-ci.
Qui sommes-nous ? Quelle place trouver dans notre société ?
Quelle est notre part de liberté ? Comment répondre à notre soif de désir ?
Cette histoire est une épopée moderne que le personnage de Zucco, ainsi que ses rencontres, traversent avec violence, poésie, peur, et désir.
Extraits de la presse
La mise en scène de la jeune Rose Noël, impose une force brute. Une force antique.
Il est terrible ce Roberto Zucco, ambigu et torturé, dans sa quête impossible de mort et de lumière, dans la tendresse inavouable qu’il suscite, formidablement interprété par Axel Granberger.
Le Figaro
Impressionnante mise en scène (...) Lola Blanchard, Akrem Hamdi, Rose Noël elle-même, Mélie Torrell sont tout simplement prodigieux. Mais celui qui crève les planches, c’est bien Axel Granberger, phénoménal dans le rôle titre.
Destimed
Rose Noël signe une mise en scène nerveuse, violente et poétique (...)
Les comédiens sont excellents, intenses, la mise en scène a de l’ampleur (...) C’est très réussi.
La Provence
Un Roberto Zucco d’anthologie, explosif. A ne pas manquer.
Le Bruit du off
D’une rare intensité, un véritable uppercut sensoriel.
Critique d'un passionné de théâtre
de Bernard-Marie Koltès
mise en scène Rose Noël
collaboration artistique Simon Cohen
avec
Nathalia Bacalov, Lola Blanchard, Simon Cohen, Laurence Côte, Maxime Gleizes ou Thomas Rio
Axel Granberger, Akrem Hamidi, Rose Noël, Martin Sevrin, Mélie Torrell ou Suzanne Dauthieux
lumière Enzo Cescatti
scénographie Mathilde Juillard
son Mattéo Esnault et Tom Beauseigneur
costumes Cloé Robin
crétaion musicale Nathalia Bacalov et Martin Sevrin
production Collectif 13
Impressionnante mise en scène effectuée par Rose Noël autour de la pièce Roberto Zucco - initialement créée à Berlin en avril 1990- dans laquelle Koltès décrit de l'intérieur l'invraisemblable trajet d'un meurtrier devenu un personnage mythique, un héros monstrueux que l'on suit pas à pas dans une vision sublimée, et repensée des faits.
En effet, Roberto Zucco dont le vrai nom était Succo, tua d'abord sa mère avant d'achever son père, et la pièce se positionne à l'inverse. Rose Noël nous montre un fou au visage d'ange, un schizophrène hanté par l'idée de mort, éternel enfant refusant de grandir, et, tel le héros Peer Gynt, rêvant de s'envoler.
La troupe joue dans une sobriété tranchant avec la violence des propos de l'assassin. La pièce ainsi pensée n'est pas centrée uniquement autour de Zucco, on peut même dire que le meurtrier italien n'est pas le rôle principal de ce spectacle où interviennent des éléments modernes, se mélangeant ainsi à l'écriture de Koltès.
C'est non seulement d'une intelligence phénoménale, d'une violence assumée mais d'une beauté visuelle sans égale. Les comédiens et comédiennes, dont Rose Noël elle-même, sont tout simplement prodigieux. Mais celui qui crève les planches, c'est bien Axel Granberger, phénoménal dans le rôle titre. Stupéfiant et inoubliable, il est un acteur rare dans une production qui l'est tout autant.
Le Bruit du off
Dès l’entrée en salle, la pièce s’annonce intense. Des spectateurs sont invités à aller danser sur le plateau tandis que le public s’installe dans une ambiance rouge de boite de nuit. Ce Roberto Zucco a une énergie folle, ancrée dans notre monde. Bernard-Marie Koltès a écrit la pièce à partir d’un fait divers, la cavale d’un tueur en série recherché dans les années 60. Rose Noël s’empare du récit avec une troupe d’artistes brillants et une vraie « gueule » dans le rôle principal du tueur au charme fou. La musique crée des ambiances, appuie sur le contexte italien. La mise en scène regorge de trouvailles. La pièce ne cesse d’interroger : quel est le sens des crimes de Roberto Zucco ? Où est la violence finalement ? Pourquoi ? Une grande mise en scène très physique pour un texte puissant et troublant.
Le jeune et séduisant Roberto Zucco s’évade de la prison où il est enfermé pour avoir tué son père. Il se lance dans une cavale effrénée, semée de rencontres qui le révèlent, véritable chemin de croix…
Le plateau est vide, quelques accessoires (table, chaises) s’inviteront plus tard. Les deux musiciens sont en fond de scène. La voix chantée est sublime, le violon, la guitare et les percussions créent des atmosphères puissantes. La mise en scène est particulièrement inventive. Le théâtre entier sert de terrain de jeu, des portes d’accès aux escaliers en passant par la structure. Le prélude de l’accueil avec la danse permet d’ancrer la rencontre de Roberto Zucco avec la gamine, un véritable coup de foudre électrique qui passe par les corps. La scène de séduction sous la table, avec les oiseaux projetés en ombres chinoises est magnifique. Les traces de chaque rencontre de Roberto Zucco sont symbolisées par des vêtements accrochés en fond de scène, qui hantent le spectateur jusqu’à la fin. Quant à la scène finale, l’image du « héros » au sens des mythes antiques, enfermé dans sa cage et rêvant de liberté est tout aussi puissante.
Le personnage de Roberto Zucco est magnifiquement incarné par Axel Granberger. Grand, blond, les yeux bleus, une gueule d’ange avec les yeux un peu exorbités. Peu importe qu’il soit couvert de sang la moitié de la pièce, il fascine et séduit. Pas étonnant que la « gamine » tombe pour lui. Il court, escalade, et déploie une énergie folle pendant toute la durée du spectacle. Les actrices, dans les rôles de la mère et de la gamine notamment, ne sont pas en reste, et incarnent l’ambiguïté de leurs personnages, à la fois attirées et dégoûtées par Roberto Zucco, avec brio.
Si la violence des crimes de Roberto Zucco choque, celle de la société envers les femmes est aussi troublante. La « gamine » semble être en prison entre son frère et sa sœur avant que Roberto n’arrive. Sa « vente » dans le quartier du Petit Chicago est répugnante. La dame aisée malmenée par son mari n’est pas plus heureuse. Quant à l’amour, qu’il soit filial, fraternel, marital ou spontané, il semble systématiquement voué à l’échec.
Voilà un Roberto Zucco d’anthologie, fait de choix, d’incarnation et mouvement qui le rendent explosif. A ne pas manquer.
Critique d'un passionné de théâtre
Une expérience immersive, viscérale, inoubliable...
Dès l’entrée dans la salle, on comprend que quelque chose d’inhabituel va se passer. Des vigiles nous invitent à monter sur le plateau, au milieu d’un concert déjà lancé. La musique vibre, l’ambiance est électrique. Une jeune fille nous rejoint, se met à danser parmi nous. Elle croise le regard d’un jeune homme, ils s’approchent, dansent ensemble, s’apprivoisent… Puis, brutalement, les lumières s’éteignent. Les spectateurs sont chassés du plateau. Le jeune homme vient de s’évader de prison après avoir tué son père. Son nom : ROBERTO ZUCCO.
S’ensuit une cavale saisissante, entre violence brute et poésie troublante. Le décor est nu, épuré jusqu’à l’os : toute l’attention se porte sur le jeu des huit comédiens, appuyé par un somptueux travail de lumières. Des clairs-obscurs glacés sculptent l’espace, tissent une atmosphère lourde, presque suffocante. La musique live, omniprésente, ajoute à cette tension continue et immerge le spectateur dans un tourbillon sensoriel.
Les comédiens, dont l’intensité du jeu prend au tripes, investissent chaque recoin de la salle, jusqu’aux gradins. Impossible d’échapper à leur énergie, à cette sensation d’être pris en otage par un psychopathe aussi inquiétant que fascinant.
Il y a quelque chose de Roméo et Juliette dans la relation qui naît entre Zucco et la jeune « gamine », elle aussi en quête de liberté, enfermée dans la protection étouffante de son frère et de sa sœur. Leur jeu de séduction, intense et ambigu, se déroule sous nos yeux, troublant et magnétique.
Et c’est là que le malaise s’installe. On s’attache à ce personnage insaisissable, à la fois ange et démon. Son parcours nous choque : les victimes s’enchaînent. En fond de scène, des vêtements suspendus s’accumulent, témoins muets de ses crimes. Pourtant, à chaque fois qu’il parle, qu’il bouge, qu’il respire… on reste hypnotisés.
Il faut dire qu’Axel Granberger livre une performance tout simplement exceptionnelle. Viscéral, torturé, il impose un charisme fou. On le voit grimper jusqu’au plafond, tel un Quasimodo moderne, hurlant sa soif de liberté. Il occupe l’espace avec une telle intensité qu’il semble dévorer la salle. Les spectateurs sont interpellés, pris à partie : on ne peut ni fuir ni détourner le regard.
Oui, la proposition est radicale. Elle divisera. Mais pour ma part, j’ai vécu une expérience théâtrale d’une rare intensité, un véritable uppercut sensoriel qui marquera mon OFF au fer rouge…
Théâtre du Girasole à 22h30
du 5 au 26 juillet 2025
relâches 8, 15 et 22
