Acte 2

Ma Marseillaise 2015 - 2016

Un spectacle sans tabou, féroce et et déchirant.
Le Monde

Le public se lève pour cette artiste fine et intrépide.
Le Figaro

L'intensité est au rendez-vous !
Le Pariscope
 

Après Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter,
Darina Al Joundi poursuit son épopée en France.

Jour du dernier rendez-vous de Noun avant la naturalisation : elle s’y rend à pied, traversant Paris et chantant la Marseillaise. 
Elle se souvient : de sa vie et de son pays d’origine le Liban, des épreuves traversées, et des voyages qui ont précédé son arrivée en France. Défilent dans sa tête toutes les femmes qui l’ont aidée, leur histoire, et ce courage qui lui a donné la force de continuer à se battre.

Pourtant, finalement établie en France, Noun n’a d’autre choix que de se battre encore : pour obtenir 
"les papiers", elle est prête à tout, à renier ses origines s’il le faut. 

Mais ce qu'elle ne peut absolument pas faire, c'est ''fermer sa gueule'' !


Ma Marseillaise BA Avignon 2014 from Acte 2 on Vimeo.


de et par Darina Al Joundi
mise en scène et scénographie Alain Timár  

création lumières Marie-Hélène Pinon
arrangements musicaux Jean-Jacques Lemêtre

production Acte 2, Noun Productions


tournée saison 2015-2016


 


Elle est revenue la flamboyante Darina Al Joundi, proposant, après "Le jour où Nina Simone a cessé de chanter" un deuxième épisode de sa vie tumultueuse de jeune femme libanaise fuyant guerre et censures de toutes sortes, au prix de la prison ou de l’asile de fous. La voici en France, racontant son parcours de combattante émigrée pour obtenir des papiers, carte de séjour puis naturalisation et on peut voir que ce ne fut pas facile, même en connaissant par cœur tous les couplets de La Marseillaise et en répondant à des tests de connaissance aberrants! Même si on est SDF, c’est à dire "sans difficultés financières" particulières. La voilà Française donc, prouvant "qu’une Arabe qui ne sait pas faire des youyous, ça existe", et que Montaigne lui appartient autant qu’Averroès. Mais si la France n’était pas le pays de la liberté-égalité-fraternité qu’elle imaginait ? Et si c’était un affreux crève-cœur de constater qu’il y a tant de filles voilées en  France ? Nous savons tous tout cela. Mais qu’une femme d’origine étrangère nous le rappelle en souriant fait de ce spectacle, réglé par Alain Timár un exercice de salubrité publique. 


Pétillante, déterminée, perfectionniste, Darina Al Joundy a fait de sa vie un combat contre la condition des femmes arabes, contre le voile, la burqa… Contre la radicalisation de l’Islam. Les spectateurs du Festival d’Avignon la connaissent grâce à ses spectacles autobiographiques « Le jour où Nina Simone a cessé de cahnter » et « Ma Marseillaise », qu’elle joue cet été.
 

Un seul en scène comme une déclaration d’amour à la France… Après le succès de son premier spectacle Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter, Darina Al Joundi, fait de nouveau entendre sa voix et continue son épopée de femme libre et engagée.
 Et c’est un véritable parcours du combattant qui l’attend pour atteindre le graal de la naturalisation. Pétillante jusqu’au bout des cils, la comédienne séduit le public par sa sincérité désarmante et son énergie effervescente. Elle raconte son histoire en conteuse qui ne s’abrite pas derrière les mots, mais qui vit son récit et projette ses émotions. Elle porte un regard neuf et plein de tendresse sur son pays d’adoption. Ce qui ne l’empêche pas de prendre position sur les incohérences d’un système, qui la renvoie à son expérience passée aux mains des extrémistes et de l’intolérance. Elle dépeint avec pudeur le destin de ces femmes qui n’ont pas eu la chance, comme elle, de changer d’horizon. Un paravent pour tout décor, comme une frontière à franchir, la comédienne profite de la scène ouverte à la liberté d’expression pour livrer un témoignage à fleur de peau qui ne laisse pas indifférent, même au sommet de l’Etat. Ma Marseillaise est en marche pour son jour de gloire !

 

Darina Al Joundi retrace son long chemin vers la naturalisation française. Un spectacle sans tabou, féroce et déchirant.


Au La Bruyère (Paris Xème), Darina Al Joundi reprend le spectacle qui a triomphé à Avignon. La belle y raconte ses efforts pour devenir française. Irrésistible !


Après le succès de son précédent spectacle, « Le jour où Nina Simone a cessé de chanter », Darina Al Joundi (excellente comédienne) revient avec le monologue d’une femme appelée Noun. Celle-ci, considérée comme folle au Liban en raison de son esprit révolté, doit émigrer. Au Québec ? Trop froid. A New-York ? Trop bétonné. Elle décide de tout faire pour devenir française. Commence alors une course effrénée pour une naturalisation et des papiers officiels. De complications en réponse négatives, l’auteur fait vivre un personnage volontaire et déterminé qui chante « La Marseillaise », avec une distance humoristique. Le texte, largement autobiographique est engagé, féministe et drôle. Il aborde des problèmes brûlants, comme celui du voile ou du combat des femmes arabes, avec pour seul drapeau la soif de liberté et de dignité.


C’est poignant, émouvant, poétique aussi. L’intensité est au rendez-vous. Pieds nus dans une robe fluide d’un bleu qui n’est pas sans rappeler celui du drapeau national, Darina Al Joundi impressionne. Il y a chez elle un mélange de douceur et de fureur, témoignant des blessures passées et des combats menés. Sans mièvrerie, elle nous prend par la main, tantôt avec rage, tantôt avec humour, jamais moralisatrice. Précipitez-vous pour applaudir ce spectacle aussi salutaire que nécessaire.

 
Elle est seule en scène. Elle s’appelle Darina Al Joundi, mais on la surnomme Noun. Noun est l’une de ces voix arabes qui n’ont de cesse de dénoncer ceux qui réinterprètent l’islam pour en faire une machine à transformer les femmes en animaux de compagnie. Longtemps, elle a résisté. Puis elle a craqué. Elle a décidé d’émigrer, jetant son dévolu sur la France, pays des droits de l’homme et d’un climat aussi tempéré que la démocratie. Elle raconte cette marche vers la liberté devenue le chemin de croix que connaît tout candidat à la naturalisation. Mais rien n’y fait. Et la coupe de la colère débordera lorsqu’on lui dira qu’elle ne peut obtenir la naturalisation tant espérée qu’à condition de renier ses origines et donc de tuer symboliquement son propre père. Alors, de rage, Noun déchirera un à un les six panneaux blancs à traverse lesquels elle se faufile depuis le début d’un spectacle mis en scène avec sobriété et efficacité par Alain Timár. Envers et contre tout, elle continuera à chanter « La Marseillaise » à défaut de pouvoir dire « Ma Marseillaise ».

 
La silhouette gracile de Darina Al Joundi cache une force et une violence inouïes. Celles-ci avaient éclaté il y a deux ans dans Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter : un véritable choc et l'incontestable révélation du festival off. Depuis, le texte écrit au couteau par la jeune femme a été publié (chez Actes Sud). Retrouver à tout prix ce qui a fait le succès d'un spectacle est toujours dangereux. On pouvait donc tout craindre de cette « suite » au premier travail de Darina Al Joundi. L'appréhension est vite balayée : il suffit de quelques minutes seulement pour retrouver toute la fraîcheur de la force combattante – un force de vie tout simplement – de la jeune femme qui prend possession de l'espace, l'habite véritablement. Alain Timár lui en aura donné les clés. La narration de Ma Marseillaise a une dimension presque comique due à l'aspect kafkaïen de la situation de l'actrice. Le rire est plutôt amer, d'autant que le spectacle s'achèvera sur cette nouvelle toute fraîche : le rejet de sa demande.



Ma Marseillaise, tragi-comédie engagée. Dans Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, bouleversant témoignage à la croisée des chemins entre histoire familiale et grande histoire, sa robe était rouge vif. Dans Ma Marseillaise, elle est bleue. Du bleu, du rouge, du blanc sur les larges paravents de papier derrière elle. Les trois couleurs du pays rêvé. Fuyant un Liban longtemps à feu et à sang, un temps secoué par l'espoir des Révolutions arabes, elle a bien pensé au Québec. Puis aux Etats-Unis. Trop de froid dans l'un. Trop de béton dans l'autre. Alors, la France ? Oui, la France, terre de laïcité et de liberté ! Voilà Darina al Joundi en quête de papiers. En voie de naturalisation ou acclimatation naturelle et durable des plantes et des animaux dans un lieu éloigné de leur région d'origine (sic). C'est une plante vivace et un animal à sang chaud que cette femme-là. Prête à présenter toutes les photocopies certifiées de la terre, à se plier à un test qui est une insulte à son intelligence, à narrer sa vie intime devant une fonctionnaire peu aimable ou à apprendre comme il se doit les paroles et musiques de La Marseillaise. Mais pas prête à se taire. Elle nous livre sa quête du Graal comme un récit épique et drôle, où les anecdotes surréalistes le disputent aux confidences poignantes. Où le poing levé succède à la grise mine de la déception. Entre les phrases de Ma Marseillaise, livrées tambour battant ou murmurées, se glissent les notes de Jean-Jacques Lemêtre, libre - et belle - variation sur l'hymne français. C'est une tragi-comédie engagée, un récit salutaire qui claque et secouera les citoyens les plus engourdis, assurément… 



La merveilleuse Darina Al Joundi (Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter) crée son nouveau spectacle. Mise en scène et scénographie d'Alain Timár, directeur du lieu, plasticien, auteur, il met en scène avec subtilité l'ardente artiste. Pieds nus dans une robe de soie fluide d'un bleu saphir, Darina al-Joundi met toute sa grâce enjouée, son intelligence, son courage moral, intellectuel, sa sensualité, sa connaissance du Moyen-Orient (père syrien, mère libanaise), de l'Islam, pour nous raconter ses mésaventures de Canada à France en passant par New York. Enjouée, grave, tour à tour. Jean-Jacques Lemêtre (le magicien du Théâtre du Soleil) a imaginé quelques variations de La Marseillaise. Mais les paroles sont les paroles et la composition respectée.
C'est déchirant et hilarant. C'est la France d'aujourd'hui en ce 14 juillet ! Elle est poétique, mais aussi politique. Écoutez la ! Le public se lève pour cette fine et intrépide artiste. On en reparlera ! 


Elle est seule en scène, vêtue d’une robe dont le bleu rappelle le drapeau tricolore. Elle s’appelle Darina Al Joundi, mais on la surnomme Noun. 
Signes particuliers ? Née au Liban d’un père syrien, candidate à l’émigration en France pour cause de chasse aux sorcières féministes dans son propre pays.  
Noun est l’une de ces voix arabes qui n’ont de cesse de dénoncer ceux qui réinterprètent l’islam pour en faire une machine à transformer les femmes en animaux de compagnie. Longtemps, elle a résisté comme elle a pu, ravalant son honneur face à ceux qui la traitaient de « putain » pour son sens intransigeant de la liberté. Puis elle a craqué. Elle a décidé d’émigrer, jetant son dévolu sur la France, pays des droits de l’homme et d’un climat aussi tempéré que la démocratie. Elle raconte cette marche vers la liberté devenue le chemin de croix que connaît tout candidat à la naturalisation. 
Sur scène, six panneaux à fond blanc permettent de simuler les différentes situations évoquées. Noun multiplie les allers et venues entre les souffrances avérées d’hier et les espoirs frustrés d’aujourd’hui. Aux yeux de l’administration, en effet, toute personne qui n’est pas en mesure de prouver, documents officiels à l’appui, qu’elle est descendante d’un gaulois ayant combattu avec Vercingétorix, est forcément suspecte.  
Tel est le cas de Noun. Femme, arabe, musulmane, et artiste, c’est la quadruple peine. Elle a beau expliquer, se justifier, revenir à la charge avec la patience d’une nageuse traversant l’océan, il lui manque toujours quelque chose pour obtenir le sésame qui lui permettra d’obtenir «les papiers».  
Pourtant, elle ne lésine pas sur les moyens. « La Marseillaise », elle la connaît par cœur, mieux que n’importe quel « Français Français », comme elle dit non sans humour. L’hymne national forme d’ailleurs le fil bleu-blanc-rouge du spectacle, au point qu’elle en chante des extraits à foison. Les droits et devoirs du citoyen, elle sait ce que c’est. Elle s’étonne même qu’au pays des Lumières, on soit si complaisant avec les adeptes d’un voile islamique dont elle connaît la symbolique pour en avoir subi les conséquences dans sa propre chair. Car Noun est d’un bloc. Elle veut les « papiers » et les principes qui vont avec.  
Mais rien n’y fait. Et la coupe de la colère débordera lorsqu’on lui dira qu’elle ne peut obtenir la naturalisation tant espérée qu’à condition de renier ses origines et donc de tuer symboliquement son propre père. Alors, de rage, Noun déchirera un à un les six panneaux blancs à traverse lesquels elle se faufile depuis le début d’un spectacle mis en scène avec sobriété et efficacité par Alain Timár. Envers et contre tout, elle continuera à chanter « La Marseillaise » à défaut de pouvoir dire « Ma Marseillaise ».  


La Marseillaise retentit dès les premières secondes du spectacle. Le plateau est parsemé de cinq paravents tendus de papier blanc qui laissent la comédienne se dessiner en ombre chinoise. Elle est comédienne, fumeuse, souvent amoureuse, alors elle décide de partir. New-York est trop bétonnée, Le Canada trop froid, ce sera Paris. On la retrouve le jour de sa naturalisation, « C’est aujourd’hui, c’est le jour, c’est mon jour ». Le texte révèle des merveilles, elle dit « je veux juste marcher », libre dans les rues, elle dit « dans mon pays on se bat contre ces chaînes et ici … ». Elle transforme son décor, les panneaux deviennent bureaux, appartement d’amies, buildings. Simple et ingénieux. Le jeu de Darina Al Joundi, née à Beyrouth est sensible, sincère sans jamais tomber dans aucune fanfaronnerie où discours politique basique. C’est sa vie, son combat qui devient récit que l’on imagine forcement très inspiré de sa biographie. Faire spectacle des plaies identitaires françaises, sans sombrer dans aucun sentimentalisme est d’un force magique.


Dans Ma Marseillaise, de Darina Al Joundi, mis en scène d’Alain Timár, l’actrice raconte sa propre histoire, celle d’une femme réchappée du Liban, mue par un irrépressible désir de liberté. L’histoire racontée ici est aussi celle d’une régression, que dessine en creux l’évocation tout en poésie des féministes arabes d’antan. C’est en France, « pays des droits de l’homme » (et de la femme ?) que la conduit sa fuite. Commence alors un parcours du combattant dans les méandres des administrations. Vous avez beau faire vôtres les principes de la République, connaître les paroles de la Marseillaise par cœur… il vous manquera toujours une copie certifiée. Le verdict tombe comme un couperet : naturalisation refusée. L’éclatante Marseillaise se fait alors murmure, l’hymne se brise sur les barrières de l’identité nationale…

 
Elle a fait de sa vie un combat et un récit. Libanaise d’origine, la comédienne Darina Al Joundi a quitté son pays. Pour elle qui a été victime de violences faites aux femmes au nom de la religion, la France laïque et républicaine lui paraît le bon choix. Rapidement, les complications administratives lui font envisager sa naturalisation. Ma Marseillaise conte ainsi avec une drôlerie grinçante ce nouveau combat pour l’obtention de papiers. Elle s’adresse d’abord aux femmes, en première ligne contre le péril fondamentaliste religieux, et aux citoyens des deux sexes qui doivent défendre leur démocratie, en commençant au moins par la faire vivre, ne serait-ce qu’en votant. Sans cesser d’être une artiste qui met en scène sa propre destinée, Noun frappe juste en féministe et démocrate lucide. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes qu’une aussi sincère républicaine, ardemment investi dans la promotion et la défense des principes démocratiques essentiels n’ait à ce jour toujours pas vu sa demande de naturalisation acceptée… Marianne ne sait-elle plus reconnaître les siennes ?


La comédienne et auteur libanaise Darina Al Joundi raconte, avec cet incroyable sourire, son périple d’immigrante pour obtenir la naturalisation française. Les dossiers à remplir, la galère des visas et des cartes de séjour, l’aberration bureaucratique, les documents certifiés, les preuves à fournir, la peur au ventre, les secrets étalés, les tests absurdes pour prouver qu’elle connaît la France, en plus de son hymne… une vraie pièce de théâtre. Mais à travers ce chemin de croix pour intégrer «l’immigration choisie» et survivre contre les censures en tout genre, ici ou ailleurs, Darina la superbe, luttant à bout de bras contre la stigmatisation, dresse aussi un splendide hymne à la femme, une barrière de protection qu’elle érige grâce à ces panneaux blancs articulés, griffant de ses mains et de ses rêves la toile du silence. Un saisissant manifeste pour la liberté.


Sur la scène, Darina porte son écriture – à laquelle elle intègre quelques citations de Taslima Nasreen, Caroline Fourest et Djemila Benhabib – en variant l’expression nuancée des sentiments qui la traverse. Dans sa robe bleue, environnée de cinq paravents blancs de papier symboliques conçus par Alain Timár, auteur de la mise en scène, elle est tour à tour enjouée, mutine, pleine d’espoir, meurtrie ou révoltée. Mais toujours combattante avec un amour tonique de la vie et de la liberté. Avec aussi une humanité qui touche au cœur et provoque l’empathie. Un spectacle attachant et sensible à plusieurs titres, qui vaut bien de nombreux discours politiques en évitant la langue de bois.


Ma Marseillaise