Acte 2

Les Combats d'une reine2011 - 2012

à propos des Combats d’une Reine par Micheline B. Servin

extrait du texte « Les Maux faits aux mots », paru dans la revue "Les Temps modernes", sept.-oct. 2010.

Le spectacle venait à pic et était remarquable, portrait dans le vif d’une femme hors du commun, peintre, écrivain à la plume de haute volée et prostituée, amante passionnée de la vie et de la liberté qui puisa dans les blessures et les humiliations une force de lutte, Grisélidis Réal.

Intitulé avec pertinence Les Combats d’une Reine. Un entrelacement d’extraits de Suis-je encore vivante ?, Le Carnet Noir et Les Sphinx, qui rassemblent les lettres à Jean-Luc Henning de 2002 à 2005, où se ravivent des souvenirs. Trois épisodes dans les lieux suggérés par une valise, un comptoir de bar, une table bureau.
Magali Pinglaut pour le passage dans une prison allemande, la séparation inquiète d’avec les quatre enfants, le désir de peindre mais l’impossibilité. Françoise Courvoisier (qui signe la conception et la mise en scène) pour la prostitution et un inventaire des clients, la connaissance narquoise des travers et compatissante envers les démunis, les victimes de racisme.
Elles sont justes, mais l’étincellement du regard aigu et de l’écriture jaillit de l’art et de la finesse d’interprétation de Judith Magre, formidable médiatrice vers Grisélidis Réal, alors atteinte d’un cancer contre lequel elle lutte et apprend à vivre, l’arme de l’humour pas rengainée, toujours féroce envers la médiocrité ; en rebelle lucide sur l’humaine condition, elle n’esquive pas l’avancée de la mort, menant une ultime lutte par révérence à la vie. Une femme digne, sublime insoumise. L’actrice, le modèle, une rencontre superbe.
L’insoumission, un mot oublié.


« un spectacle fondamentalement théâtral » : 
une critique de Julien Lambert,
journaliste à Scènes Magazine, août 2010

Aguiché par le florilège des beaux visages de Grisélidis sur les flyers du Poche, les spectateurs avignonnais en rang d’oignon devant le Théâtre des Halles et son étrange chapelle ajournée ne savent pas bien encore s’ils vont au peep-show ou à la messe. Ni l’un ni l’autre, on s’en doute, mais la musique orientale qui nous accueille à l’entrée de la salle, et la trouble lumière qui laisse deviner les trois figures de l’écrivaine, achevant de griffonner ses répliques et son maquillage dans l’ombre, instaurent un climat de recueillement. C’est bel et bien le climat d’une alcôve à mi-chemin entre la confession et l’exhibition, réceptacle privilégié de l’ode et du blasphème.
Après le noir, surprise : le fond de scène est dominé par un écran, où une caméra mobile projette en direct des gros-plans du visage de sphynx de Judith Magre. Mais cette image opaque de la Grisélidis mythique est vite ravalée au second plan, pour mieux montrer que la place est laissée au modèle de chair, ainsi qu’à sa parole.
Une caisse en bois, un bureau d’écrivaine, un bar : trois tables en crescendo, propices aux dérupées abruptes entre nirvana et abîme. Trois femmes pour tenter de cerner, à différents moments de sa vie, l’insaisissable reine aux multiples couronnes, polémiste, prostituée, poète, peintre et pyromane de la pensée droite. Trois situations d’isolement, de marginalité forcée où la pensée et la poésie fermentent en liberté : la prison que la jeune Grisélidis (Magali Pinglaut) purge pour quelques grammes de Marijuana, le confessionnal du bar où la prostituée (Françoise Courvoisier) gueule sur la société et se confie sur les dessous de son art, la maladie où la femme accomplie (Judith Magre) consomme quelques derniers poisons délicieux « au bord du néant ».

Trois paires de lèvres hyperactives pour trois âges de la vie, comme dans les tableaux de la Renaissance, qui concentrent l’attention du regard : lèvres tremblantes de la tendre amoureuse, lèvres en sourire de la travailleuse épanouie, lèvres cracheuses et maugréantes de la polémiste irréductible. Les dictions aussi vont crescendo : Magali Pinglaut sussure des poèmes, frémissant corps et âme, tandis que Judith Magre scande ses phrases dans une diction rythmée, pleine d’accents de gouaille.
La lumière passe le crachoir sans transition de l’une à l’autre, pour laisser se dégager un portrait en kaléidoscope. Rien d’atemporel pour autant ; les horizons d’attente de chacune projettent les discours entrelacés vers un devenir irrémédiable : l’une attend son procès dans l’espoir d’être libérée, l’autre attend les opérations et, sans ciller, la mort. Aucun antagonisme pour autant : dans les geôles allemandes, la jeune Grisélidis dit déjà se sentir « comme dans une tombe ». On comprend qu’au-delà des temporalités distinctes, c’est toujours de vie qu’il s’agit, mais d’une vie conçue comme une danse sensuelle avec la mort.
À jardin, image d’un Eden encore immaculé, Magali Pinglaut, un peu « ado en révolte », écrit des lettres d’amour passionnées à son amant, auquel elle reproche son silence. Elle brûle encore du lyrisme d’une jeunesse qui n’a pas encore été bousillée par la vie, mais peste contre l’injustice de sa situation, étouffe et désespère à l’idée du temps perdu. C’est une Grisélidis méconnue, en contre-pied de l’image sulfureuse qu’on attend. Dans sa façon de capter les rayons avares du soleil, de s’attendrir sur ses compagnes d’infortune plutôt que de cracher sur ses geôlières, elle rappelle l’image insoupçonnée de Rosa Luxembourg, révélée par Anouk Grimberg dans ses lectures des lettres de la révolutionnaire. Sa langue : une poésie incantatoire, boursoufflée de métaphores d’une noirceur rutilante. À ses côtés, les figures de son devenir sont plus triviales dans leurs évocations : Judith Magre décrit par le menu les symptômes du cancer et les affres de l’âge, Françoise Courvoisier lit dans le fameux carnet noir de la péripatéticienne consciencieuse les pratiques préférées de ses clients.

C’est aussi là que se loge la poésie de Grisélidis : dans ces anecdotes et ces scènes de vie, sordides, cocasses ou charmantes, qui s’empilent dans sa mémoire de collectionneuse, à la manière des menus bibelots sur la table centrale. L’impossibilité de se projeter dans un avenir nouveau, aussi bien que les joies du sexe, focalisent la poétesse sur l’« ici et maintenant » le plus concret. Mais la figure exacerbée portée par Magali Pinglaut permet de révéler la sensibilité et les faiblesses du personnage, parfois cachées derrière les anecdotes et la dignité de ses voisines. Elle est pour ainsi dire la part d’ange, l’âme immaculée de la jeune Grisélidis, toujours vivante dans la conscience de l’aînée. En contrepartie, elle doute de trouver « des phrases claires et intelligentes » devant ses juges : les consœurs de son devenir lui donnent ainsi leurs voix.
Les transitions de l’une à l’autre font fusionner les couches de vie, pour obtenir une image en relief du personnage. Elles produisent aussi des collisions de sens, parfois cruellement ironiques. Certaines remarques désillusionnées de la maturité révèlent ainsi les déceptions à venir, en réponse aux espoirs de jeunesse. Françoise Courvoisier énumère ses fidèles de la journée – et la lumière transite sur Judith Magre trinquant au porto en l’honneur d’un dernier client inespéré !
Le zigzag temporel est parfois ponctué par des instants d’osmose synchronisés : les trois femmes refont au rouge le tour de leurs lèvres solidaires, elles allument une bougie, s’abandonnent aux airs d’oud et de tambourins de la musique orientale. Autant de signes qui rappellent qu’au-delà des contrastes, le même caractère et les mêmes idéaux persistent chez Grisélidis. La révolte camusienne de la jeune femme éperdue de sens se prolonge dans les coups de gueule de la prostituée engagée.

Mais la tendresse habite aussi transversalement les trois images de Grisélidis, qui tombe amoureuse comme une gamine à septante ans passés. Malgré sa gouaille bravache, la princesse des Pâquis garde même une cabotinerie de petite fille, et donne des surnoms tendres ou moqueurs à ses adeptes. À son comptoir, elle rêve toujours d’avoir un jour une maison, et au soir de sa vie, d’associer un petit chien à sa solitude. On songe à Nana de Zola, aux châteaux en Espagne qui éclairent le quotidien sordide de la courtisane. La coquetterie de la jeune fille n’a pas non plus de limites d’âge, et trouve un écho dans les poses rhétoriques de la polémiste.
Quand Françoise Courvoisier prend le micro face au public soudain mis en lumière, pour casser du petit Jésus, quand Judith Magre s’insurge contre Sarko, auquel elle ferait bien « bouffer sa queue au poivre de cayenne », les spectateurs rigolent un peu gênés : l’insurgée gueule ce qu’on pense tout bas, mais elle ira toujours plus loin que ce qu’on ose concevoir. Au-delà du militantisme, un goût prononcé pour l’inversion des valeurs traditionnelles la gouverne : « Nous les putes, on ira directement au Paradis, l’enfer on a déjà donné », clame celle qui n’hésite pas à décrire comme des traînées « les femmes comme il faut », et à dénoncer en vrac les Européens qui ont « prostitué leur âme » : mieux vaut « prostituer son cul »... Petit rappel du magnifique roman
Le Noir est une couleur
, dans lequel l’auteure joue des paradoxes chromatiques, pour voir dans « la race noire » l’espoir d’une Humanité encore préservée de la corruption et du vice.
À la sortie d’un spectacle aussi fondamentalement théâtral, parce qu’assumé dans l’immédiateté incarnée du dire, on se découvre encore étonnamment une soif énorme de lecture...

 

 


 

En tournée :
octobre - novembre 2011

 



“Trois actes de la vie et de l’oeuvre de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre et prostituée genevoise légendaire.

Le spectacle est conçu pour trois comédiennes, trois générations pour refaire le voyage passionné et passionnant d’un personnage hors du commun.

Grisélidis a trente-cinq ans (Suis-je encore vivante ?) lorsqu’elle se bat pour la liberté dans une prison à Munich ; elle en a cinquante (La Passe imaginaire) lorsqu’elle défend la cause des prostituées des Pâquis à Genève et du monde entier ; elle en a plus de soixante-dix (Les Sphinx) quand elle se bat contre le cancer, ou plutôt pour la vie.

À travers les âges, la même voix, la même jeunesse. La révolte, l'anti-conventionnalisme, l'humour, la rage, l'extrême appétit de vivre, la coquetterie et enfin, la pureté bouleversante de Grisélidis ne l'ont jamais quittée.”

Françoise Courvoisier

 


 

avec
Françoise Courvoisier, Judith Magre, Magali Pinglaut

textes
Grisélidis Réal
tirés de trois livres parus chez Verticales, éditions Gallimard

conception et mise en scène
Françoise Courvoisier

lumière Aurélien Gategno - son Nicolas Le Roy - vidéo Sarah Chevalier
coiffure & maquillage Arnaud Buchs
archives Igor Schimek - assistant Frédéric Schreyer

 



NOTES DE MISE EN SCÈNE

En face d’elle, les masques tombaient. Je me souviens de sa violence, de son incapacité à être hypocrite, voire conciliante. Je me souviens de sa férocité, suivie d’un rire de petite fille malicieuse. Elle était intransigeante, c’est pourquoi elle était si seule aussi, bien qu’adulée par tant de personnes tous sexes confondus… Elle ne voulait surtout pas perdre un iota de sa liberté et de son indépendance, qu’elle conservait farouchement.

 « Je crois à la liberté. Pouvoir dire merde. N’avoir rien à perdre, rien à gagner. Être nomades, pieds nus dans le sable, habillés de vent et de poussière »

Lundi 9 mars 2009, quatre ans après sa mort, événement historique à Genève, le corps de Grisélidis Réal a été réenseveli au Cimetière des Rois, le Panthéon genevois des « grandes personnalités ». Dernier pied de nez au conformisme qu’elle aura combattu sa vie durant, exemple de courage inouï pour tous les marginaux du monde - et pas seulement les prostitué(e)s - la voilà qui repose désormais entre Borges et Simon, non loin de son plus grand ennemi, Calvin ! 

Dans plusieurs villes de France et de Belgique, des centres de documentations, des syndicats de prostitué(es) portent son nom. Ses livres sont traduits dans plusieurs langues. À Bruxelles, une certaine Sonia, sa sœur de cœur, a repris son combat.


Les principales étapes du spectacle,
ou les trois combats de Grisélidis

La prison
À 35 ans, son combat pour rester debout et garder la tête haute dans une prison en Allemagne, où elle enfermée pendant près d'une année, privée de ses quatre enfants et abandonnée par son amant. (
Suis-je encore vivante ?, paru en novembre 2008)

Le trottoir
À 50 ans, prostituée à Genève, elle raconte les douleurs de ce métier mais aussi la dignité et la joie, parfois, de celles qui l'exercent avec intelligence et tendresse. Et aussi son combat, incroyable, pour la défense des droits des travailleurs et travailleuses du sexe. (
La Passe Imaginaire, paru en 1994)

La maladie
À 75 ans, elle est toujours belle, plus enragée que jamais, drôle, tzigane, écrit des poèmes (À Feu et à Sang), peint (elle est passée autrefois par les Beaux-Arts à Zurich)… son combat est maintenant contre la mort. Ou plutôt pour la vie. Atteinte d'un cancer, elle cherche tous les moyens pour reculer l’inéluctable.(Les Sphinx, paru en 2005)

Françoise Courvoisier

 



FRANÇOISE COURVOISIER

Comédienne d’abord, elle joue sur les scènes romandes et en tournées franco-belges sous la direction notamment de Benno Besson, André Steiger, Simon Eine, Alain Françon…

Elle réalise sa première mise en scène en 1991 : Lucie, June, Claire, Maya…, adaptation d’une étude sur la schizophrénie réalisée par Ronald Laing. Ce premier choix indique une inclination pour les personnages marginaux. Au Poche, elle monte notamment Les Sphinx du macadam, une adaptation scénique de l’œuvre de la célèbre prostituée genevoise Grisélidis Réal. Petit Bois de Michel Viala, un montage de ses derniers écrits en EMS. Elle aborde aussi Racines d’Arnold Wesker, Conversations après un enterrement de Yasmina Reza, Sang de Lars Norén et La Mouette d’Anton Tchékhov, qu’elle met en scène au Théâtre Pitoëff en automne 2009 ou encore son propre texte (Le Répétiteur) créé au Poche en janvier 2008 et repris cette saison au Théâtre Le Public de Bruxelles, au Théâtre du Palace à Bienne et au Théâtre Vidy-Lausanne.

Passionnée par l’écriture dramatique, elle traduit L’Eveil du printemps de Frank Wedekind, Vous vivrez comme des porcs de John Arden et réalise divers montages tels que Le Journal d’un fou d’après Gogol, Je l’aimais d’Anna Gavalda. Elle écrit notamment pour la scène 7 Péchés ou une vie de théâtre, Mal de mère, Poussières d’étoiles.

Elle dirige Le Poche Genève dès juillet 2003 après avoir fondé et animé le Théâtre La Grenade pendant six ans. 


JUDITH MAGRE

Au cours des années 50, on la rencontre chez plusieurs cinéastes prestigieux comme René Clair (Les Grandes manoeuvres, 1955), Julien Duvivier (L'Homme à l'imperméable, 1957), Jacques Becker (Montparnasse 19, 1958) ou encore Louis Malle (Les Amants, 1958). Pendant cette période, elle tourne alors aux côtés de grands noms du cinéma français comme Robert Lamoureux, Louis De Funès, Gérard Philipe, Lino Ventura ou Fernandel. Pour Jacques Chazot, Judith Magre incarne à jamais "Marie-Chantal", le célèbre personnage de snob qu'il a inventé.?C'est surtout sur les planches que s'affirme dans les années 60 sa carrière de comédienne, en particulier dans la compagnie Renaud-Barrault, avec laquelle elle joue des classiques comme La Cerisaie d'Anton Tchekhov (en 1960), Judith de Jean Giraudoux (en 1961) ou encore L'Orestie d'Eschyle (en 1962), au théâtre de l'Odéon à Paris. Elle tourne un peu pour la télévision, où l'on peut aussi la voir dans la célèbre émission Au théâtre ce soir. Puis, elle entre au célèbre Théâtre National Populaire où elle joue Jean-Paul Sartre, Paul Claudel, Bertolt Brecht ou encore Euripide. Parallèlement à sa carrière théâtrale, elle poursuit son parcours cinéma. Elle rejoint notamment, dans les années 70, l'univers de Claude Lelouch (Le Voyou en 1970, Toute une vie en 1974, Le Chat et la souris en 1975), et apparaît également dans plusieurs comédies (Rien ne va plus de Jean-Michel Ribes, 1979.??Plus récemment, on a pu la voir dans le sulfureux Nathalie... d'Anne Fontaine (2004), puis dans un thriller signé Sophie Marceau, La Disparue de Deauville (2007), où elle campe une aristocrate. Plus de dix ans après L'Homme est une femme comme les autres (1998), elle retrouve en 2009 le réalisateur Jean-Jacques Zilbermann pour La Folle histoire d'amour de Simon Eskenazy, où elle sera à nouveau aux côtés d'Antoine de Caunes et d'Elsa Zylberstein. Elle figure également au casting de Ces amours-là, le prochain film de Claude Lelouch.

Récompenses

1990 : Molière de la comédienne dans un second rôle pour Greek
200 : Molière de la comédienne pour Shirley
2006 : Molière de la comédienne pour Histoires d’hommes


MAGALI PINGLAUT

Comédienne française établie en Belgique, elle suit une formation au Conservatoire de Bruxelles où elle reçoit le premier prix d’art dramatique à sa sortie, en 1993. Depuis, elle arpente les scènes belges et réalise aussi des mises en scène. En 1999, elle reçoit le Prix du Théâtre du meilleur espoir féminin.

Parmi ses derniers spectacles : Minetti de Thomas Bernahrd mis en scène par Lorent Wanson, au Théâtre Le ManègeMons ; Electre de Sophocle mis en scène par Isabelle Pousseur au Théâtre National de Bruxelles ; Forfanteries d’Olivier Coyette, mis en scène par Le Collectif au Théâtre Le Public de Bruxelles ; Les Pensées de Pascal, mis en scène par Isabelle Pousseur au Théâtre de l’Océan Nord, Bruxelles et Le Répétiteur crée au Poche en janvier 2009 et repris cette saison au Théâtre Le Public de Bruxelles, au Théâtre du Palace à Bienne et au Théâtre Vidy-Lausanne.

Au cinéma, elle joue dans le film écrit et dirigé par Philippe Blasband, La Couleur des mots. Elle a aussi joué dans Tous à table d’Ursula Meier (Prix de la Critique et du Public de Clermont-Ferrand, 2000) ; dans Thomas est amoureux de Pierre Paul Renders (Prix de la Critique du Festival de Venise et Grand Prix du Festival de Gerarmest) ; dans L’insoupçonnable univers de Josiane de Martine Doyen. 


Les Combats d'une reine